Le projet SmartHubs : l’heure du bilan !

En mai 2021, Mpact et un panel d’universités européennes (belges, hollandaises, allemandes, autrichiennes et italiennes) s’alliaient dans le cadre du projet Smarthubs. L’objectif ? Découvrir comment les mobipoints influencent les déplacements urbains. Trois ans plus tard, il est temps de faire le point !

Objectifs du projet

La question derrière Smarthubs est simple : un mobipoint pensé selon les besoins des utilisateurs peut-il révolutionner l’inclusivité et l’accessibilité de la mobilité urbaine ? Pour y répondre, nous nous sommes posés davantage de questions plus concrètes :

  • À quoi devrait ressembler un mobipoint du point de vue de l’utilisateur ?
  • Que lui faut-il pour qu’il réponde aux besoins des utilisateurs vulnérables ?
  • Quelles sont les meilleures méthodes pour co-créer un mobipoint avec les utilisateurs, les fournisseurs de mobilité et les autorités locales ?

Le suspense aura été de courte durée. Dès les premières étapes du projet, il est clairement apparu qu’un mobipoint peut positivement incluencer l’accès à une mobilité plus durable s’il répond à trois conditions :

  • Faciliter les connexions entre transports publics et mobilité partagée.
  • Proposer des solutions digitales pour planifier, réserver et payer des trajets multimodaux.
  • Impliquer les parties prenantes dans sa conception.

S’il remplit ces trois conditions, le mobipoint peut être considéré comme Smart (« SmartHub » en anglais).

Les mobipoints existants sont-ils Smart ?

Pour mesurer l’efficacité des mobipoints, nous avons créé le SmartHubs Integration Ladder, un cadre d’évaluation qui analyse l’intégration physique, digitale et participative du mobipoint.

Après analyse de plus de 150 mobipoints, dont les données sont rassemblées sur la Open Data Platform, nous avons constaté des lacunes importantes :

  • Dans 65 % des mobipoints, les différents modes de transport n’ont pas été efficacement intégrés. Ils ne se trouvent pas les uns à côté des autres, voire ne sont pas visibles l’un de l’autre. Dans certains cas, des obstacles (tels que des routes) ne permettent pas de passer d’un mode de transport à l’autre de manière fluide.
  • 82% des mobipoints ne comprennent pas d’intégration digitale. Les informations relatives aux modes de transports sont éparpillées sur diverses plateformes et il est nécessaire d’utiliser plusieurs apps pour utiliser les différents modes de transport.
  • Pour 92 % d’entre eux, les partie prenantes n’ont pas été (assez) impliquées dans leur conception, et les besoins des usagers vulnérables n’ont pas été pris en compte.

La conclusion est sans appel : pour révolutionner la mobilité urbaine, l’intégration physique, digitale et participative des mobipoints doit être considérablement améliorée !

Présentation des résultats du projet SmartHubs à nos parties prenantes à Bruxelles.

Passer à l’action

Pour aider les urbanistes et les décideurs politiques à rendre les mobipoints plus Smart, nous avons développé des outils pratiques, comme :

Nous avons aussi mené des Living Labs à Bruxelles, La Haye, Munich et en Autriche orientale, où nous avons conçu des mobipoints adaptés aux besoins locaux. À Bruxelles, Mpact a mis en place le Brussels Living Lab sur la Place du Conseil à Anderlecht en collaboration avec Mobilise-VUB, la commune d’Anderlecht et Bruxelles Mobilité. Nous avons pu :

  • tester un kiosque numérique avec les utilisateurs (vulnérables) dont les retours nous ont permis d’améliorer l’expérience utilisateur.
  • organiser des ateliers de co-conception et interroger les utilisateurs sur leurs besoins.
  • présenter 4 projets de mobipoint différents.
  • faire voter les riverains pour leur design préféré à bord du bus « Living Together » de la STIB.

L’équipe SmartHubs de Bruxelles teste le kiosque digital avec les habitants de Cureghem.

Et après ?

Notre travail collaboratif a attiré l’attention des médias locaux et nationaux. Mais ce n’est pas tout ! Les résultats de l’étude ont également été intégrés dans la Vision du développement des mobipoints de la Région de Bruxelles-Capitale. Ce document reprend par exemple la description des groupes cibles, dont les personnes vulnérables, tels qu’identifiés dans le cadre du projet Smarthubs, mais aussi les conclusions relatives au développement de l’image de marque, de l’orientation, du processus participatif et des mesures d’accompagnement pour améliorer l’accès aux mobipoints et aux modes de mobilité partagés. Le Smarthubs Living Lab de la Place du Conseil a d’ailleurs été identifié comme lieu potentiel pour la création d’un mobipoint par la Région (voir p.74 de la Vision) !

L’intérêt des autorités publiques pour les mobipoints ne cesse de croître ces dernières années. Ils permettent de faciliter la mobilité multimodale, réduire les embouteillages, promouvoir des modes de transport durables et (c’est peut-être le plus important !) réaffecter l’espace dédié au stationnement à l’espace de vie. Il n’est donc pas surprenant d’en croiser de plus en plus à travers l’Europe dans des grandes villes comme Berlin, Vienne, Brême, Munich et Rotterdam, des régions entières comme la Flandre, et même des zones rurales telles que les provinces de Drenthe et Groningen.

Ce n’est pas terminé !

Mpact continue son travail sur les mobipoints pour les rendre aussi accessibles que possible en participant à différents projets : SmartHubs, eHUBS, ShareDiMobiHub, SHARE-North Squared et DREAMS. Cela nous permet de rester à la pointe dans le domaine des mobipoints et de partager notre savoir-faire avec des partenaires publics et privés qui veulent développer des mobipoints plus intelligents et connectés.

Avec le soutien financier de la Région Bruxelles-Capitale – Innoviris.